Et la peur continue
Mazarine Pingeot
En librairie dès le 6 janvier 2021
Lucie a peur. De tout. Si le métro s’arrête entre deux stations, elle pense qu’elle va mourir. Elle craint, lorsqu’elle part travailler le matin, qu’une catastrophe ne survienne, la privant à jamais de revoir son mari et ses enfants. Pourtant, à quarante ans, elle est comblée par un métier qui la passionne et une vie de famille réussie. Mais la disparition brutale d’Héloïse, sa cousine sourde et muette qu’elle chérissait, et celle de Louis, son ami d’enfance, font affleurer un souvenir flou et pénible au goût d’essence et de boue.
Pour se libérer de ce mal étrange, Lucie devra revenir à la source de l’angoisse qui la saisit et l’empêche de vivre. Parce que, oui, la peur est tapie dans l’enfance, enfermée dans la cabane du pêcheur.
Dans ce roman envoûtant et d’une grande justesse, Mazarine Pingeot revient sur la fragilité des vies construites sur des marécages. Et la peur continue est un cri dans ce silence assourdissant.


Romancière, professeure de philosophie et scénariste, Mazarine Pingeot est l’auteure d’une douzaine de romans dont Bouche cousue, Bon petit soldat, Les Invasions quotidiennes et Magda.
photo © DR
Extrait
C’est avec Héloïse qu’elle avait construit le premier foyer, l’originel, celui qu’incessamment on imite. La chambre rouge ; les animaux des fables de La Fontaine au mur, toile de Jouy rouge et blanche ; les deux lits jumeaux, barreaux en cuivre, draps brodés aux initiales de sa grand-mère. Après s’être brossé les dents dans le lavabo en faïence où seule l’eau froide coulait, puis les pieds dans le bidet – il y en avait dans chaque salle de bains – à l’aide d’une brosse souple pour enlever les grains de sable et petits cailloux ramenés des plages de la Dordogne, après avoir enfilé les chemises de nuit cousues par la grand-mère, elles ouvraient
grand les draps et commençaient par faire semblant de dormir pour éloigner les adultes. Une fois les lumières éteintes, des mains se cherchaient, c’était le signal. Lucie fouillait alors sous l’oreiller, entre le matelas et les barreaux en cuivre, la lampe de poche qui y était cachée.
En librairie dès le 6 janvier 2021
Autres livres
chez Mialet-Barrault
À l’âge où il est d’usage d’envisager un repos bien mérité, Lionel Duroy a choisi d’enfourcher son vélo et de s’en aller vers ces endroits qui l’ont toujours fasciné : la Roumanie, la Moldavie, la Transnistrie… et peut-être Stalingrad.
La vie est ironique. À quoi sert de gagner au loto quand on vous apprend que vous êtes atteinte d’une leucémie ? Née dans une petite ville industrielle que la crise a dévastée mais qu’une bande de citadins chics s’est mis en tête de coloniser, Mado voit son univers s’effondrer. Une greffe osseuse peut la sauver. Sauf que le seul donneur compatible est son frère aîné, Léon, à qui elle ne parle plus depuis longtemps. Avec intelligence, courage et détermination, Mado démontre magnifiquement que la vie est un combat que certains savent ne pas perdre.
À paraître le 12 avril 2023.
Les marranes sont les Juifs d’Espagne et du Portugal qui, au XVIe siècle, se sont convertis au catholicisme tout en continuant à pratiquer leur religion en secret.
Pour rendre compte de ce temps, Michèle Sarde a choisi de mettre en scène Doña Gracia, une femme étonnante qui joua un rôle considérable à cette époque troublée. Issue d'une riche famille de marranes, elle fut amenée très jeune à diriger la « banque » Mendes, rivale de celle des Médicis. Rois et princes empruntèrent sans relâche à la riche banquière en la menaçant sans scrupules de la livrer aux inquisiteurs. Avec une audace rare et une intelligence aigüe, Doña Gracia ne cessa de jouer avec le feu. Disséminés dans toutes les villes mar-chandes d’Europe, ses agents commerçaient activement et servaient de relais aux marranes en fuite. Le jour où le danger devint trop pressant et quand Charles Quint vou-lut la déposséder de sa fortune, elle décida de fuir Anvers. Alors commença un extraordinaire périple qui la conduisit jusqu’à Istanbul, où Soliman le Magnifique l'accueillit et la protégea. De la Corne d'or, elle osa boycotter le port d'Ancone, fief des États pontificaux, coupables d'avoir condamné les Juifs au bûcher.D’un naturel joyeux, poétique et inventif, Philippe a toujours su jouir de la beauté des êtres et des choses. En pleine force de l’âge, la maladie de Charcot le crucifie, neutralise un à un ses muscles et le soumet à la paralysie totale. Lucide quant aux conséquences à court termes de cette maladie incurable, Philippe refuse de renoncer aux plaisirs d’exister et va continuer, quatre années durant, de vivre comme un esprit libre.



