Vivantes
Françoise Colley
En librairie dès le 24 août 2022
Elle a passé son enfance et son adolescence dans une ville ouvrière sur la frontière allemande. Sa mère a eu dix enfants. Six d’un juif autrichien et quatre d’un Algérien. Elle est la fille de l’Algérien, mais porte le nom du Juif. Vive, intelligente, rebelle, rien ne l’arrête. Ni la pauvreté, ni la triste médiocrité des vies dévastées qui l’entourent, ni les événements horribles qu’elle doit affronter. Elle s’accroche à sa fratrie, aux rencontres heureuses, à cette chaleur que diffuse la solidarité des classes populaires et surtout à sa mère, cette femme extraordinaire dotée d’un étonnant courage et d’une sagesse étrange, à qui elle voue une véritable vénération.
L’auteure nous livre ici le récit abrupt et sans concession d’une jeune vie saisissante, plongée dans la France des Trente Glorieuses.
Un premier roman. Un livre rare.


Françoise Colley
Écrivaine. Autrice du livre « Vivantes » publié chez Mialet-Barrault. Sète, France. Le 01/12/2021
Gilles Coulon © Tendance Floue
Extrait
Quand j’étais petite, je priais tous les soirs.
C’est ma grand-mère qui m’avait appris. Un jour, elle est arrivée sans prévenir. Je descendais l’escalier de l’immeuble pour partir à l’école et je suis tombée nez à nez avec une vieille. Elle était moche, elle avait un regard d’acier, elle n’avait pas l’air d’être gentille. Moi, je ne la connaissais pas, cette vieille ; je ne l’avais jamais vue et quand elle m’a demandé si je savais où habitait sa fille et qu’elle m’a dit son nom, j’ai compris le malaise. Elle m’a sonnée, la vieille.
Rien à voir avec les mamies qu’on a envie d’avoir quand on a dix ans, mais j’étais quand même assez fière de l’avoir trouvée dans l’escalier.
Je lui ai dit qui j’étais. La fille de sa fille.
Elle m’a regardée bizarrement. Elle non plus ne me trouvait pas à son goût. On a remonté l’escalier jusqu’à l’appartement. J’ai ouvert la porte, elle était derrière moi et j’ai crié : « Maman, j’ai trouvé ta mère dans l’escalier. » Ma mère est sortie de sa cuisine ; elle ne comprenait rien à mon charabia, mais quand elle a reconnu la silhouette derrière moi, j’ai compris que cette grand-mère n’était pas exactement la personne qu’elle avait envie de voir chez elle. Pas là, pas comme ça.
La vieille l’a gratifiée d’un : « Eh ben, ma vache, c’est comme ça qu’on reçoit sa mère ? »
Maman était pétrifiée.
En librairie dès le 24 août 2022
Autres livres
chez Mialet-Barrault
Pourquoi ce livre ? Parce qu’il y a de quoi être excédé quand on est pris entre deux feux, tous les jours, depuis des décennies : d’un côté le racisme, l’ignorance et ceux qui confondent « Arabe » et « islamiste » ; de l’autre, certains Arabes, qui leur facilitent la tâche, par leur esprit borné ou leur fanatisme religieux. La partie n’est pas simple – et les coups pleuvent des deux côtés, pour celui qui est pris, à son corps défendant, dans les feux croisés.
À paraître le 12 avril 2023.
Les marranes sont les Juifs d’Espagne et du Portugal qui, au XVIe siècle, se sont convertis au catholicisme tout en continuant à pratiquer leur religion en secret.
Pour rendre compte de ce temps, Michèle Sarde a choisi de mettre en scène Doña Gracia, une femme étonnante qui joua un rôle considérable à cette époque troublée. Issue d'une riche famille de marranes, elle fut amenée très jeune à diriger la « banque » Mendes, rivale de celle des Médicis. Rois et princes empruntèrent sans relâche à la riche banquière en la menaçant sans scrupules de la livrer aux inquisiteurs. Avec une audace rare et une intelligence aigüe, Doña Gracia ne cessa de jouer avec le feu. Disséminés dans toutes les villes mar-chandes d’Europe, ses agents commerçaient activement et servaient de relais aux marranes en fuite. Le jour où le danger devint trop pressant et quand Charles Quint vou-lut la déposséder de sa fortune, elle décida de fuir Anvers. Alors commença un extraordinaire périple qui la conduisit jusqu’à Istanbul, où Soliman le Magnifique l'accueillit et la protégea. De la Corne d'or, elle osa boycotter le port d'Ancone, fief des États pontificaux, coupables d'avoir condamné les Juifs au bûcher.Quelle heure est-il ? Ils ont dit treize heures. Dans huit heures exactement. Exactement je n’en sais rien. Exactement ce serait à la seconde près. Au millième de seconde près. Tous ces mots que l’on emploie par facilité, alors qu’on ne sait rien ! On suppose, on certifie, on croit que… quelle fumisterie ces mots-là.
Laura Delabre vit paisiblement à Marmande où elle gère l’entreprise de peinture de son mari. Passionnée de littérature japonaise, elle est heureuse d’apprendre que la média-thèque de la ville organise une rencontre avec Takumi Kondo, un de ses auteurs favoris. Le hasard veut que le spécialiste parisien qui doit animer la soirée se retrouve bloqué dans son TGV. La directrice du lieu, paniquée, demande à Laura de le remplacer au pied levé. La prestation de la jeune femme est remarquable. Très agréablement surpris, le romancier en parle le lendemain sur une grande chaîne de radio.



