Les Vertueux
Yasmina Khadra
En librairie dès le 24 août 2022
Algérie, 1914. Yacine Chéraga n’avait jamais quitté son douar lorsqu’il est envoyé en France se battre contre les « Boches ». De retour au pays après la guerre, d’autres aventures incroyables l’attendent. Traqué, malmené par le sort, il n’aura, pour faire face à l’adversité, que la pureté de son amour et son indéfectible humanité.
Un roman majeur dans l’œuvre de Yasmina Khadra et une plongée surprenante dans l’Algérie de l’entre-deux-guerres.


Yasmina Khadra
Yasmina Khadra est l’auteur de la trilogie Les Hirondelles de Kaboul, L’Attentat et Les Sirènes de Bagdad, ou encore Ce que le jour doit à la nuit. Traduits dans une cinquantaine de pays, ces livres ont touché des millions de lecteurs dans le monde.
Photo © D.R.
Extrait
Je m’appelle Yacine Chéraga.
Ceci est mon histoire avec Gaïd Brahim.
Je suis l’aîné d’une fratrie composée de quatre filles et de trois garçons. Deux de mes sœurs, à peine pubères, avaient été mariées à des gamins obtus qui les retenaient captives loin de chez nous – on ne les voyait presque pas ; les deux autres prenaient leur mal en patience en attendant un prétendant. Hassan, mon cadet, et moi étions des bergers. Quant à Missoum, notre benjamin, il était parti pour rester petit toute sa vie. À trois ans, il tétait encore le sein de notre mère en mordant à pleines dents dans son croûton.
Mon père avait perdu une main dans un duel – et son âme avec. Je ne me souviens pas de l’avoir vu se plaindre ou s’emporter. Emmitouflé dans son ombre, il ne fréquentait ni la mosquée ni la clique de vieillards qui égrenaient leur chapelet au pied du caroubier, là-haut
sur la colline qu’enfaîtait le mausolée de Sidi Oukil. Il ne parlait pas beaucoup, non plus, mais le peu qu’il laissait entendre avait du sens. C’est lui qui m’avait certifié que la manne céleste est une comète qu’on peut regarder s’éloigner, mais qu’on n’a aucune chance de rattraper.
S’il avait ses deux mains, jurait notre mère, votre père déracinerait un chêne. Il n’avait qu’un bras valide, notre géniteur, mais qu’est-ce qu’il galérait. Il s’éclipsait avant le lever du jour et rentrait tard dans la nuit, en rasant les murs. Il ne nous disait pas ce qu’il fabriquait, loin de
notre village, et refusait de nous emmener, mon cadet et moi, avec lui pour l’aider. Plus tard, beaucoup plus tard, j’appris qu’il ne voulait surtout pas que l’on sache qu’il mendiait…
En librairie dès le 24 août 2022
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chez Mialet-Barrault
En librairie dès le 15 janvier 2025.
Il est photojournaliste. Il a 50 ans. Un soir de l’an 2000, à la sortie d’une exposition de son travail, un homme âgé lui remet des photos de son père, prises à l’époque où ils étaient dans la Résistance. Il ne trouve rien à répondre. Il ne sait rien de ce jeune maquisard, qui, mitraillette en bandoulière, fixe l’objectif, étrangement souriant. Son père ne lui a jamais parlé de cette période de sa vie. Ni de rien d’autre, d’ailleurs. En 1962, il est incarcéré après avoir été accusé à tort de faire partie de l’OAS...Azincourt, un joli nom de village, le vague souvenir d’une bataille perdue. Ce 25 octobre 1415, il pleut dru sur l’Artois. Quelques milliers de soldats anglais qui ne songent qu’à rentrer chez eux se retrouvent pris au piège par des Français en surnombre.
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Journaliste, Adèle Codreanu ne s’est jamais intéressée aux pays que ses parents ont fuis avant sa naissance. Au hasard d’un reportage à Bucarest, elle découvre que les Roumains ont exterminé 400 000 juifs pendant la guerre. Pourquoi ses parents n’ont-ils jamais rien dit ? Elle veut savoir...



