Un don presque parfait
Gilles Pialoux
En librairie dès le 3 janvier 2024

Après un véritable parcours du combattant qui les a conduits en Amérique du Nord dans l’univers kafkaïen de la gestation pour autrui, David et Alessandro sont devenus les heureux parents de Léa et Diego, d’adorables jumeaux. Dix ans plus tard, la petite fille se retrouve porteuse d’une maladie orpheline et incurable. Seule une greffe de moelle peut la sauver. Mais comment retrouver la donneuse d’ovocytes, la seule qui soit absolument compatible, alors que tout a été fait pour qu’elle reste anonyme ? En partant d’un prélèvement de cellules de la joue de l’enfant et en passant au crible les bases internationales d’ADN, l’un des pères devra traverser la moitié du globe pour retrouver l’unique personne au monde qui puisse sauver sa fille.

Gilles Pialoux est rédacteur en chef de vih.org, médecin des hôpitaux, chercheur, et professeur des universités.

Photo Pascal Ito © Flammarion

Extrait

— Je comprends votre désarroi. Ce n’est pas du tout ce que vous imaginez. Écoutez-moi s’il vous plaît, après vous partirez. Le 17 avril 2011, nous avons eu recours avec mon compagnon à des techniques de procréation médicalement assistée au Canada, plus précisément à une mère porteuse, à Vancouver, pour avoir nos jumeaux. Pour cela nous avons eu besoin d’un don de cellules qui venait d’une étudiante de Vancouver ayant des origines mauriciennes, comme leur père. C’était notre choix délibéré. Or notre fille, Léa, à droite sur la photo, est atteinte d’une maladie du sang dont le seul traitement est une greffe. Ni moi ni son frère et pas même mon compagnon ne sommes compatibles avec elle. C’est pourquoi les médecins nous ont conseillé de chercher la « donneuse », malgré le contrat d’anonymat signé avec elle. Je suis donc là pour la trouver et après des mois de recherche que je vous expliquerai si vous le souhaitez, il y a tout lieu de penser que… cela pourrait être vous. Au-delà de la date plausible, votre réponse à une seule question peut libérer cette attente : Étiez-vous à San Diego à cette date-là ? Car c’est dans une clinique de cette ville qu’a eu lieu l’insémination. Vous n’êtes pas obligée de répondre tout de suite. Mais vous comprenez bien l’enjeu ? Sinon nous n’aurions pas fait toute cette démarche, tout ce voyage, toute cette enquête, toutes ces dépenses. Vous devez vous sentir traquée, acculée ? J’en suis vraiment désolé. Mais nous n’avons plus que vous comme espoir sauf à trouver un hypothétique don­neur anonyme dans une base de données internationale, ce qui peut prendre des mois.

De crainte qu’elle ne réponde pas, nie tout en bloc ou s’enfuie en courant pour quitter l’hôtel jusqu’à mon départ, sans un mot, je me concentrai un instant sur l’environnement de la terrasse.

En librairie dès le 3 janvier 2024

À paraître

Autres livres

chez Mialet-Barrault

  • Tandis qu’au volant de sa voiture de location, il fait le tour de la France par les bords, Philippe Jaenada ne peut s’ôter de la tête l’image de cette jeune femme qui, à l’aube du 28 novembre 1953, s’est écrasée sur le trottoir de la rue Cels, derrière le cimetière du Montparnasse. Elle s’appelait Jacqueline Harispe, elle avait vingt ans, on la sur nommait Kaki. Elle passait son existence Chez Moineau, un café de la rue du Four où quelques très jeunes gens, serrés les uns contre les autres, jouissaient de l’instant sans l’ombre d’un projet d’avenir...

    Rentrée littéraire 2024
  • Laura Delabre vit paisiblement à Marmande où elle gère l’entreprise de peinture de son mari. Passionnée de littérature japonaise, elle est heureuse d’apprendre que la média-thèque de la ville organise une rencontre avec Takumi Kondo, un de ses auteurs favoris. Le hasard veut que le spécialiste parisien qui doit animer la soirée se retrouve bloqué dans son TGV. La directrice du lieu, paniquée, demande à Laura de le remplacer au pied levé. La prestation de la jeune femme est remarquable. Très agréablement surpris, le romancier en parle le lendemain sur une grande chaîne de radio.

    Rentrée littéraire 2024
  • Jean aimait rire de la mort. Il se moquait de l’embarras des survivants. « Je vous préviens : je n’irai pas à votre enterrement », et il éclatait de ce rire énorme dont il avait le secret. Le 18 octobre 2022, une bactérie sournoise l’a foudroyé. Il laisse un vide, un silence, un manque insondable. Il laisse aussi la première partie du manuscrit qu’il était en train d’écrire. L’histoire de Louis XI, ce monarque singulier qui, tout en étant de ceux qui ont posé les fondations de la nation française, a commis les plus effroyables crimes qu’on puisse imaginer. Ses amis nous ont convaincus de publier ce texte inachevé. Philippe Jaenada, Enki Bilal, Dominique Gelli, Florence Cestac, François Delebecque, Philippe Druillet et Benjamin Planchon ont improvisé des textes et des images sur la dernière création de Jean Teulé

    Rentrée littéraire 2024
  • D’un naturel joyeux, poétique et inventif, Philippe a toujours su jouir de la beauté des êtres et des choses. En pleine force de l’âge, la maladie de Charcot le crucifie, neutralise un à un ses muscles et le soumet à la paralysie totale. Lucide quant aux conséquences à court termes de cette maladie incurable, Philippe refuse de renoncer aux plaisirs d’exister et va continuer, quatre années durant, de vivre comme un esprit libre.

    Rentrée littéraire 2024