Géantes
Murielle Magellan
En librairie dès le 18 août 2021
Laura Delabre vit paisiblement à Marmande où elle gère l’entreprise de peinture de son mari. Passionnée de littérature japonaise, elle est heureuse d’apprendre que la média-thèque de la ville organise une rencontre avec Takumi Kondo, un de ses auteurs favoris. Le hasard veut que le spécialiste parisien qui doit animer la soirée se retrouve bloqué dans son TGV. La directrice du lieu, paniquée, demande à Laura de le remplacer au pied levé. La prestation de la jeune femme est remarquable. Très agréablement surpris, le romancier en parle le lendemain sur une grande chaîne de radio. À la suite de ce succès inattendu, elle est félicitée et sollicitée de toute part. Ces changements produisent sur Laura une étrange réaction. Elle grandit. Un mètre soixante-dix… Un mètre quatre-vingts… Mais plus elle grandit, plus sa vie se fragilise. Son mari, ses amis, tous ceux qu’elle aime et apprécie se détournent d’elle, l’abandonnent. Si elle en souffre, elle fait aussi d’autres rencontres. Un mètre quatre-vingt-dix. Deux mètres… Et elle continue à s’épanouir. Deux mètres dix… Elle est devenue une géante magnifique.
À ce récit mené tambour battant, avec une allégresse communicative, Murielle Magellan mêle des extraits de son journal où vient résonner en écho l’évolution de la place des femmes dans notre société.


Murielle Magellan est romancière et dramaturge.
Depuis Le Lendemain, Gabrielle (2007), elle a publié Un refrain sur les murs (2011), N’oublie pas les oiseaux (2014), Les Indociles (2016) et Changer le sens des rivières (2019).
Géantes est son sixième roman.
Photo Pascal Ito © Flammarion
Extrait
Nadja jubile et distribue les verres de Dansefou, vin d’un producteur local talentueux, à qui veut s’enivrer avec elle. Elle enlace Laura et Paul, les félicite et les remercie un nombre de fois incalculable, obligeant Paul à répéter à l’envi « Je n’y suis pour rien ». Il est vrai que Paul n’avait pas mesuré l’étendue de la culture nippone de son épouse. Discrète, elle y fait peu allusion, et les quelques fois où elle s’était aventurée à lui raconter le contenu perturbant ou enthousiasmant d’un roman, au point de n’en pas dormir la nuit, il l’avait taquinée : comment pouvait-elle se laisser affecter par une histoire qui n’avait pas eu lieu, une histoire « inventée » ? N’avait-on pas déjà assez de soucis et d’émotions avec le réel ? Elle avait tenté, un jour, de faire une analogie avec la fascination que Paul portait aux couleurs, mais son époux, espiègle, ne voyait pas d’équivalence. Il avait beau s’enflammer pour certaines teintes (il est intarissable sur les pastels), il n’avait jamais fait d’insomnie pour un bleu cendre ou un rose lilas !
En librairie dès le 18 août 2021
Autres livres
chez Mialet-Barrault
Quelle heure est-il ? Ils ont dit treize heures. Dans huit heures exactement. Exactement je n’en sais rien. Exactement ce serait à la seconde près. Au millième de seconde près. Tous ces mots que l’on emploie par facilité, alors qu’on ne sait rien ! On suppose, on certifie, on croit que… quelle fumisterie ces mots-là.
En librairie dès le 26 mars 2025.
Dany Cohn-Bendit raconte à lui seul une histoire de la France, une histoire de l’Allemagne, une histoire de l’Europe. Depuis le temps qu’on l’entend commenter, s’indigner, applaudir, conseiller, parler à l’oreille des puissants et débattre avec tout le monde, on croit tout connaître de lui. Mais que sait-on du regard qu’il porte sur lui-même ?
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En 1989, dans la cour de l’école, Laure et ses copains jouent à jeu qu’ils appellent la brûlure indienne : les garçons courent après les filles et s’ils les attrapent, les embrassent ou leur frottent violemment le bras. Plus tard, adolescente dans le Paris des années 90, Laure désire le corps des garçons. Le soir, dans la rue, la peur au ventre avec sa mini-jupe et sa dégaine de fille facile, elle rêve de baiser mais dit faire l’amour pour ne pas avoir l’air de…Lucie a peur. De tout. Si le métro s'arrête entre deux stations, elle pense qu'elle va mourir. Elle craint, lorsqu'elle part travailler le matin, qu'une catastrophe ne survienne, la privant à jamais de revoir son mari et ses enfants. Pourtant, à quarante ans, elle est comblée par un métier qui la passionne et une vie de famille réussie.







